Chez les vegan, il y a de
tout : des malins, des cons, des tolérants, des agressifs, des cools, des
chiants, etc. Vous me direz que c’est un
peu évident. Et bien visiblement pas tant que ça.
Cela faisait un petit temps que je
pensais rédiger un article sur le sujet. En lisant un billet d’une blogueuse
dénonçant le commerce de la fourrure, et surtout les commentaires qui ont
suivis, je me suis décidée et ce pour trois raisons :
1. Rappeler que si certains vegan sont
des champions de « Je te fais la
morale avec mon air condescendant », nous ne le sommes pas tous.
2. Dire à ce genre de vegan qu’il est
temps d’apprendre à fermer sa gueule et/ou la maitriser car ils font du tort au
veganisme.
3. On m’a fait remarquer que les vegans
qui vivent tranquillement leur veganisme n’interviennent pas assez quand les
casse-pieds s’emballent.
Tout d’abord, j’aimerais insister
sur le fait qu’il n’y a pas de « communauté vegan ». Nous sommes tous
différents, devenus vegan pour diverses raisons. Certains le sont par souci
écologique et non pour les animaux par exemple. Nous avons un caractère
propre ; et ne sommes pas tous pareils à adorer le dieu Karotte (car oui,
j’ai lu plusieurs fois des commentaires parlant du veganisme comme une
secte ! )
Alors oui, il y a des vegan qui se
montrent vite désagréables et agressifs dans leur discours. Et malheureusement,
ce sont ceux-là qui marquent les esprits. Et avouez-le, vous allez plus
facilement parler d’un crétin de vegan qui vous a gueulé dessus que d’un vegan
bisounours qui vous a gentiment parlé de petits gâteaux végétaliens.
Aussi grande gueule que je suis, je
pense être quelqu’un avec qui on peut discuter sans souci. Bien sûr, je suis
loin d’être parfaite et il m’arrive de m’emporter. Mais je m’énerve surtout
quand on se moque de mon veganisme ou que l’on me sert un enième « cri de la carotte ».
Avec les années (p*tain je me fais vieille), j’ai appris à me contenir sur ce
sujet qui me tient fort à cœur. Celui/celle qui veut paisiblement discuter de
végéta*isme est le/la bienvenu(e).
Si vous pensez que les vegans
forment un groupe soudé où tout le monde s’aime, c’est loupé. Je fréquente de
moins en moins les groupes vegan sur les réseaux sociaux parce qu’on a vite
fait de se prendre une remarque de la part d’un autre vegan. Ces vegans qui
vous brisent les nuts ; sachez qu’ils cassent les miennes également. Si
les omnivores débiles ( «Et la carotte
hein, elle crie pas quand tu la sors de la terre hahahahaha ? » )
me saoulent ; les vegan agressifs et « je sais tout » me font le
même effet. Et surtout, ils m’agacent car ils ternissent l’image du veganisme,
lui donnent une image morose et coupent toute envie de s’intéresser au sujet .
Ce n’est pas en prenant un air impérial, supérieur ou agressif que l’on éveille
la curiosité chez l’autre. Ce n’est pas en gueulant sur un végétarien, en le
traitant de suppôt de l’industrie diabolique laitière qu’on l’aide à laisser
tomber le fromton.
Vivre de nos jours n’est pas vegan.
L’air que l’on respire n’est pas vegan. « Péter
n’est pas vegan » (copyright Noémie ^^ ). Mais on ne va pas pour
autant se tirer une balle (hé ben non, les armes c’est pas vegan !)
Alors on fait ce que l’on peut. Et surtout, on laisse chacun avancer à son
rythme vers le veganisme. Dans cette optique, l’asbl Vegetik met en place un
système de je trouve sympa : parrainer quelqu’un qui souhaite devenir
végétarien ou vegan. Cela me semble bien plus constructif que de se prendre
pour un vegan superstar qui noie les autres dans sa bonne parole.
Quand je suis intervenue sur ce
fameux billet dénonçant le commerce de la fourrure ; j’ai lu à plusieurs
reprises que les vegans pacifiques n’interviennent pas assez. Là vous vous
demandez ce que certains vegan ont bien pu trouver à redire sur une
dénonciation des horreurs de la fourrure ?En bref, ils trouvent que
l’auteure est hypocrite car si elle refuse la fourrure, elle mange de la viande
et du fromage. En résumé : si tu n’es pas vegan, t’as rien à dire et ne peux rien dénoncer quant à la
maltraitance animale. Partant de ce
principe là, tout le monde devrait fermer son clapet puisque, j’y reviens, même
péter n’est pas vegan. Que les vegan brise-nuts aillent donc lire l’article d’Antigone XXI « Faut-il être parfait pour être engagé ? »
Polluer les réseaux sociaux avec des
remarques désobligeantes ne sert à rien si ce n’est d’énerver les gens. Ca ne
fait pas avancer le veganisme, et surtout : ce que vous pourrez dire sera
retenu contre vous… et tous les autres vegan ! Sans oublier les animaux
derrière le veganisme : pensez à eux avant de jouer les justiciers vegan.
Ce n’est pas en dégoûtant les gens du veganisme que vous les convaincrez de ne
plus manger les animaux et leurs produits dérivés.
Si les vegan « cool » n’interviennent
pas suffisament quand les casse-pieds exagèrent ; c’est tout simplement
parce qu’on en a marre de se prendre la tête avec eux. Parce qu’ils trouvent
toujours à redire et sont au final encore plus exaspérants que les omnivores
moqueurs. J’aimerais ne pas avoir à pondre un article expliquant qu’il ne faut
pas mettre tous les vegan dans le même panier à légumes mais visiblement c’est
nécessaire. Si je demande aux vegans les plus hostiles de se tempérer, je
demande aussi aux non-vegan d’arrêter de faire des amalgames. D’arrêter de
mettre en lumière les conneries qu’aura pu dire un vegan parmi tant d’autres
prêts à vous parler sans vous juger. Et réalisez une bonne fois pour toute que
si les vegans tolérants se montrent moins que les extrémistes sur les réseaux
sociaux, c’est tout simplement parce que l’on a autre chose à foutre et que
nous ne sommes pas l’affut de la moindre parole à critiquer.
Bref, il est temps que certains
apprennent à faire la part des choses : il y a des vegan cons et des moins
cons. Non, les vegan ne font pas partie d’une secte où ils dansent à poil
autour d’une carotte géante. Non, nous ne sommes pas des carencés au teint
blanc comme un cul (remarque fort aimable à laquelle j’ai eu droit ! )
Nous sommes, pour la plupart, des gens qui se préoccupent des animaux, de
l’environnement et de notre santé. Des gens prêts à vous expliquer calmement
pourquoi c’est important d’être vegan. Des gens qui perdront patience si vous
vous foutez de leur gueule, comme le ferait n’importe qui, vegan ou pas.
Bref, il est temps que certains
vegans cessent de s’imaginer en croisade contre le reste du monde : nous
ne vivons pas contre les non-vegan mais au milieu d’eux. À nous de montrer, à
ceux ouverts d’esprits, en quoi le veganisme est un bon choix de vie. « Créer le monde que nous voulons est
bien plus puissant que de détruire celui dont nous ne voulons plus».[1]
Puisse cet article faire prendre
conscience à certains de leurs conneries.
Je-laisse-les-nuts-aux-écureuils-ment
vôtre,
Solaena