Je savais que
ce serait difficile d’affronter le décès de l’un de mes animaux. Perdre Lolita
m’est 1000 fois plus dur à encaisser que ce que j’imaginais. Quand mes lapins
Flush et Plume sont morts, j’ai vu leur mort venir. Flush a dû être euthanasié
car il souffrait d’une tumeur à la gorge, Plume est morte dans mes mains sur la
table de la véto de tumeurs mammaires. Mes chiens Mabrouck et Pepsi sont
également partis après m’avoir fait comprendre qu’ils s’en allaient.
Mabrouck a attendu que l’on revienne de
vacances avant de s’éteindre, quand Pepsi s’en est allée après que la maladie
de cushing l’ait emportée.
Dans les 4
cas, j’ai eu le cœur en miettes. Cela a été horrible d’amener Flush se faire
euthanasié, alors qu’il n’avait même pas un an. Cela a été horrible de sentir
le cœur de Plume s’arrêter, et de réaliser que j’aurai pu la protéger des
tumeurs mammaires en la stérilisant. Cela a été horrible de revenir de
vacances, voir maman partir avec le chien mourant chez le véto, et la voir
revenir seule car Mabrouck était partie au paradis des chiens. Cela a été
horrible de me lever un matin et de trouver Pepsi en train de suffoquer,
et devoir l’amener chez la véto pour
mettre fin à ses souffrances.
A chaque fois,
j’ai vu la mort venir les chercher. Mais ce lundi dernier midi je me suis
rendue compte que de ne pas la voir venir, ce n’est pas mieux. Lundi midi, j’ai
déposé Lolita chez la véto pour un simple limage de dents. Pour ce faire, il
faut anesthésier. Lolita avait été anesthésiée trois fois jusqu’à ce jour et
s’était toujours réveillée en super forme. Mais cette fois-ci elle n’a même pas
eu le temps d’avoir son limage de dents : son cœur a lâché dès
l’anesthésie. J’avais un mauvais pré-sentiment avant de l’amener chez la véto.
Je lui ai fait un gros câlin avant de la mettre dans sa boîte de transport,
malgré qu’elle n’aimait pas les câlins. Je lui ai dit que c’était pour son
bien, pour que ses dents ne la fasse pas souffrir quand elle mange. Je n’avais
pas conscience de lui parler pour la dernière fois.
Je venais
d’arriver au travail quand la vétérinaire m’a appelée pour m’annoncer que
Lolita était décédée. A la douleur s’est ajoutée la difficulté de faire
comprendre à mon employeur que je devais partir. Malgré que je chialais toutes
les larmes de mon corps et que j’étais presque en train d’hyper ventiler, ils
ont chicané à me laisser partir.
La vétérinaire
m’a demandé si je voulais une autopsie pour comprendre ce qui a causé la mort,
car elle-même n’en revenait pas. J’ai accepté. Car il était possible que Lolita
ait quelque chose de contagieux pour mon autre lapin, Schwartzy. Et parce que
je voulais comprendre comment Lolita ait pu mourir si brutalement alors qu’elle
était en bonne santé.
L’autopsie a
révélé une petite malformation du cœur. Une oreillette (ou ventricule, je ne
sais plus) fort serrée par rapport à la normale. Et c’est effectivement le fait
que le cœur ait lâché qui a entraîné le décès. La vétérinaire a essayé de la
réanimer durant une demi-heure, mais ma petite puce ne s’est jamais réveillée.
Le jardin de
Monsieur Solaena se trouvant à 60 km de chez moi, et ne me voyant absolument
pas faire le trajet en train avec son corps éteint ; j’ai opté pour une
incinération individuelle afin de mettre ses cendres au jardin. Un jardin
qu’elle aurait du connaître cette année. Un jardin qu’elle ne verra jamais
parce que la vie est injuste.
Lolita allait
seulement avoir 3 ans. Je l’ai adoptée alors qu’elle était encore bébé. Je l’ai
adoptée pour la sauver d’un animal hoarding, et pour qu’elle tienne compagnie à
Schwartzy. Lolita a été une super lapine pour Schwartzy. Elle prenait soin de
lui comme une petite infirmière. Et se réfugiait sous son museau quand elle
avait peur.
Lolita
répondait à son nom. Elle venait donner des petits coups de museau dans mes
pieds avant de bondir plus loin. Elle me suivait chaque matin dans la cuisine,
et en sortait souvent en faisant un binky qui voulait probablement dire
« Youpie Schwartzy, c’est l’heure de la bouffe ! ». Elle adorait
ronger ses tunnels en saule, secouer sa cabane en carton, lancer son assiette
pour me faire comprendre qu’elle avait faim. Elle raffolait des herbes séchées,
du foin, et des fruits séchés qu’elle dégustait avec délicatesse quand
Schwartzy se goinfrait. Elle a vite compris le fonctionnement de son jeu
d’intelligence où elle devait soulever des pions pour avoir la friandise
en-dessous (sauf que Schwartzy piquait la friandise pendant qu’elle soulevait
le pion, le goujat).
Lolita était
toute petite mais laisse un grand vide. Un vide qui fait mal. Dans notre
société actuelle, on autorise parfois le droit de pleurer pour ton chien ou
pour ton chat. Mais pas pour ton lapin. A tous ceux qui ne comprennent pas pourquoi le
départ de Lolita me déchire l’âme : je vous plains. C’est que vous n’avez
pas eu la chance de savoir tout ce qu’un animal, si petit soit il, peut vous
apporter.
Je me fiche de
ceux qui s’en moquent, j’ai déjà suffisamment de peine que pour me faire chier
à m’intéresser à ça. Surtout que je ne suis pas la seule à souffrir du décès de
Lolita : Schwartzy se retrouve brutalement seul.
Lolita ne me
suivra plus jamais dans la cuisine, ne donnera plus de coups de nez dans mes
pieds, ne courra plus après Schwartzy quand il fait le goujat, ne cherchera
plus parmi les légumes où j’ai caché le morceau de céleri rave, ne secouera
plus sa cabane en carton en faisant un boucan magistral, ne dormira plus sur sa
couette bébé. Jamais plus. Et ça fait mal de l’accepter.
Au revoir ma petite chipette des bois... Sois en paix là-haut, et remet le bonjour à Flush, Plume, Mabrouck et Pepsi.