jeudi 5 mars 2015

[Réflexion/Vegan life] De ces vegan et non-vegan qui nous brisent les nuts !


Chez les vegan, il y a de tout : des malins, des cons, des tolérants, des agressifs, des cools, des chiants, etc.  Vous me direz que c’est un peu évident. Et bien visiblement pas tant que ça.

Cela faisait un petit temps que je pensais rédiger un article sur le sujet. En lisant un billet d’une blogueuse dénonçant le commerce de la fourrure, et surtout les commentaires qui ont suivis, je me suis décidée et ce pour trois raisons :

1.       Rappeler que si certains vegan sont des champions de « Je te fais la morale avec mon air condescendant », nous ne le sommes pas tous.

2.       Dire à ce genre de vegan qu’il est temps d’apprendre à fermer sa gueule et/ou la maitriser car ils font du tort au veganisme.

3.       On m’a fait remarquer que les vegans qui vivent tranquillement leur veganisme n’interviennent pas assez quand les casse-pieds s’emballent.

Tout d’abord, j’aimerais insister sur le fait qu’il n’y a pas de « communauté vegan ». Nous sommes tous différents, devenus vegan pour diverses raisons. Certains le sont par souci écologique et non pour les animaux par exemple. Nous avons un caractère propre ; et ne sommes pas tous pareils à adorer le dieu Karotte (car oui, j’ai lu plusieurs fois des commentaires parlant du veganisme comme une secte ! )

Alors oui, il y a des vegan qui se montrent vite désagréables et agressifs dans leur discours. Et malheureusement, ce sont ceux-là qui marquent les esprits. Et avouez-le, vous allez plus facilement parler d’un crétin de vegan qui vous a gueulé dessus que d’un vegan bisounours qui vous a gentiment parlé de petits gâteaux végétaliens.

Aussi grande gueule que je suis, je pense être quelqu’un avec qui on peut discuter sans souci. Bien sûr, je suis loin d’être parfaite et il m’arrive de m’emporter. Mais je m’énerve surtout quand on se moque de mon veganisme ou que l’on me sert  un enième « cri de la carotte ». Avec les années (p*tain je me fais vieille), j’ai appris à me contenir sur ce sujet qui me tient fort à cœur. Celui/celle qui veut paisiblement discuter de végéta*isme est le/la bienvenu(e).

Si vous pensez que les vegans forment un groupe soudé où tout le monde s’aime, c’est loupé. Je fréquente de moins en moins les groupes vegan sur les réseaux sociaux parce qu’on a vite fait de se prendre une remarque de la part d’un autre vegan. Ces vegans qui vous brisent les nuts ; sachez qu’ils cassent les miennes également. Si les omnivores débiles ( «Et la carotte hein, elle crie pas quand tu la sors de la terre hahahahaha ? » ) me saoulent ; les vegan agressifs et « je sais tout » me font le même effet. Et surtout, ils m’agacent car ils ternissent l’image du veganisme, lui donnent une image morose et coupent toute envie de s’intéresser au sujet . Ce n’est pas en prenant un air impérial, supérieur ou agressif que l’on éveille la curiosité chez l’autre. Ce n’est pas en gueulant sur un végétarien, en le traitant de suppôt de l’industrie diabolique laitière qu’on l’aide à laisser tomber le fromton.

Vivre de nos jours n’est pas vegan. L’air que l’on respire n’est pas vegan. « Péter n’est pas vegan » (copyright Noémie ^^ ). Mais on ne va pas pour autant se tirer une balle  (hé ben non, les armes c’est pas vegan !) Alors on fait ce que l’on peut. Et surtout, on laisse chacun avancer à son rythme vers le veganisme. Dans cette optique, l’asbl Vegetik met en place un système de je trouve sympa : parrainer quelqu’un qui souhaite devenir végétarien ou vegan. Cela me semble bien plus constructif que de se prendre pour un vegan superstar qui noie les autres dans sa bonne parole.

Quand je suis intervenue sur ce fameux billet dénonçant le commerce de la fourrure ; j’ai lu à plusieurs reprises que les vegans pacifiques n’interviennent pas assez. Là vous vous demandez ce que certains vegan ont bien pu trouver à redire sur une dénonciation des horreurs de la fourrure ?En bref, ils trouvent que l’auteure est hypocrite car si elle refuse la fourrure, elle mange de la viande et du fromage. En résumé : si tu n’es pas vegan, t’as rien à dire et ne peux rien dénoncer quant à la maltraitance animale.  Partant de ce principe là, tout le monde devrait fermer son clapet puisque, j’y reviens, même péter n’est pas vegan. Que les vegan brise-nuts aillent donc lire l’article d’Antigone XXI « Faut-il être parfait pour être engagé ? »

Polluer les réseaux sociaux avec des remarques désobligeantes ne sert à rien si ce n’est d’énerver les gens. Ca ne fait pas avancer le veganisme, et surtout : ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous… et tous les autres vegan ! Sans oublier les animaux derrière le veganisme : pensez à eux avant de jouer les justiciers vegan. Ce n’est pas en dégoûtant les gens du veganisme que vous les convaincrez de ne plus manger les animaux et leurs produits dérivés.

Si les vegan « cool » n’interviennent pas suffisament quand les casse-pieds exagèrent ; c’est tout simplement parce qu’on en a marre de se prendre la tête avec eux. Parce qu’ils trouvent toujours à redire et sont au final encore plus exaspérants que les omnivores moqueurs. J’aimerais ne pas avoir à pondre un article expliquant qu’il ne faut pas mettre tous les vegan dans le même panier à légumes mais visiblement c’est nécessaire. Si je demande aux vegans les plus hostiles de se tempérer, je demande aussi aux non-vegan d’arrêter de faire des amalgames. D’arrêter de mettre en lumière les conneries qu’aura pu dire un vegan parmi tant d’autres prêts à vous parler sans vous juger. Et réalisez une bonne fois pour toute que si les vegans tolérants se montrent moins que les extrémistes sur les réseaux sociaux, c’est tout simplement parce que l’on a autre chose à foutre et que nous ne sommes pas l’affut de la moindre parole à critiquer.
 

Bref, il est temps que certains apprennent à faire la part des choses : il y a des vegan cons et des moins cons. Non, les vegan ne font pas partie d’une secte où ils dansent à poil autour d’une carotte géante. Non, nous ne sommes pas des carencés au teint blanc comme un cul (remarque fort aimable à laquelle j’ai eu droit ! ) Nous sommes, pour la plupart, des gens qui se préoccupent des animaux, de l’environnement et de notre santé. Des gens prêts à vous expliquer calmement pourquoi c’est important d’être vegan. Des gens qui perdront patience si vous vous foutez de leur gueule, comme le ferait n’importe qui, vegan ou pas.
 

Bref, il est temps que certains vegans cessent de s’imaginer en croisade contre le reste du monde : nous ne vivons pas contre les non-vegan mais au milieu d’eux. À nous de montrer, à ceux ouverts d’esprits, en quoi le veganisme est un bon choix de vie. « Créer le monde que nous voulons est bien plus puissant que de détruire celui dont nous ne voulons plus».[1]

Puisse cet article faire prendre conscience à certains de leurs conneries.

Je-laisse-les-nuts-aux-écureuils-ment vôtre,

 

Solaena

 

 

 

 




[1] Marianne Williamson

5 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Belle ode à la tolérance :)
      J’ai été convaincue par le végétarisme par des gens comme toi, très doux, qui ont patiemment répondu à mes questions, sûrement toutes les plus débiles les unes que les autres.

      Pourtant, je me surprends à me dire que je ne suis pas contre certaines actions coup de poing. Pas la Peta, j’ai énormément de mal avec leur mentalité, mais des affiches d’oies gavées, de cochons saignés, je suis pour. C’est certes agressif mais je ne vois pas d’autres moyens pour que les gens prennent - vraiment - conscience de ce qu’il y a dans leur assiette.

      Mais c’est comme tous les mouvements : il y a ceux qui aimeraient imposer une pensée unique. Et puis on reste humain : quand on adhère à une cause depuis très longtemps, on sort les griffes quand tout à coup, sa cause devient un phénomène de mode. On devient agressif.
      Et pourtant, comme tu dis, dans ce domaine, le plus important devrait rester les animaux (ou l’environnement), pas les gueguerres.

      C’est marrant, on parle toujours de la carotte qui crie. Pas le brocoli, pas la tomate, non, la carotte. J’y ai eu droit hier même, pas de manière agressive du tout, mais je me suis demandé pourquoi ce légume et pas un autre.
      Mon père aussi m’a demandé si j’étais tombée dans une secte. Après il a modéré ses propos : c’est le lobby des légumes qui m’a piégée.

      Antigone XXI, découverte y a pas longtemps, je bois ses paroles :)

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    2. Merci :)
      Je suis aussi généralement d'accord avec les actions coup de poing, tant que les gens qui les mènent restent polis et tolérants.

      On m'a une seule fois parlé d'un autre cri de la carotte: le cri de l'aubergine :D J'ai répondu à la personne qu'elle avait au moins le mérite d'être originale :D

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  2. Bravo Solaenna. Je ne suis pas végé mais j'ai vraiment apprécié votre ouverture d'esprit au travers de votre article d'autant plus qu'il a une portée universelle car ces reproches peuvent concerner tous les extrémistes de toutes causes confondues:)

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