-« Bonjour, je m’appelle Virginie, euhhhh Solaena, et il s’en est fallu de peu
que la grande faucheuse ne m’emporte dans un accident ferroviaire. »
-« Bonjouuuuuuuur
Solaena ! »
Blague
à part, j’ai réellement eu chaud au derrière il y a quelques jours. C’était
encore l’une de ces belles journées de poisse, celles où l’on aspire qu’à
rentrer chez soi s’écrouler dans son lit. Ce jour là, je n’ai pas pu rentrer
chez moi : une voiture a eu la bonne idée de tomber dans la voie où mon
train arrivait quelques secondes plus tard. Boum, carton.
Je
ne suis pas du genre à paniquer, mais je peux vous dire que lorsque cette
foutue bagnole est passée sous mon train ; j’ai agrippé mon siège en
attendant qu’une seule chose : voir si mon train allait dérailler ou non.
Et ces quelques secondes m’ont semblé bien plus longues que les trois heures
pendant lesquelles j’ai attendu que les pompiers nous évacuent.
Soulagée
que le train n’ait pas déraillé, je n’ai pas stressé durant ces trois heures,
ni quand nous avons dû marcher le long des voies dans l’obscurité et la neige.
Je me suis même estimée chanceuse : l’accident ayant eu lieu non loin de
chez mon copain, je n’ai pas du attendre d’être ramenée chez moi. Chose qui
aurait pris une à deux heures supplémentaires.
Ce
n’est qu’une fois au chaud et au lit que les choses se sont corsées :
quand j’ai réalisé que j’aurais pu passer l’arme à gauche. Si le matériel de
train avait été plus vétuste, il est fort probable qu’il aurait déraillé. Au
moment où un train de marchandise passait sur la voie à côté. Si déraillement
il y avait eu, je ne serais peut-être plus là pour vous rabâcher les oreilles
sur mon blog. On a beau savoir qu’un jour la grande faucheuse viendra nous
faire un câlin trop serré sous sa cape ; quand on réalise qu’on aurait pu
crever dans un accident de train à même pas 30 ans, ça fout un coup.
Je
ne suis ni choquée ni traumatisée, mais force est de constater qu’il me faut me
débarrasser de ces quelques secondes où je me suis dit « putain, je n’ai même pas fait de testament ! »
(vive la réflexion philosophique avant d’y passer) et de ces scénarios qui me
polluent l’esprit. Une vegan qui fini hachée menu sur des rails, la grosse
blague.
Autour
de moi, les gens n’ont pas l’air de comprendre qu’il s’agit d’un accident qui
aurait pu être grave. C’est peut-être mieux. Mais du coup, je suis un peu
enfermée dans ma bulle du « j’imagine le pire même s’il ne s’est pas produit ».
Pour
ceux qui se posent la question : les passagers de la voiture ont eu le
temps d’en sortir avant l’impact avec le train. Si je ne souhaite la mort à
personne, je vous avouerais que je m’en tape un peu étant donné que leur
voiture est tombée d’un quai suite à leur totale imprudence. Et je leur en veux
un peu, BEAUCOUP, d’avoir été assez stupides pour risquer ma vie. Surtout que
mourir écrabouillée dans un train aurait pas été folichon. Puisqu’on est sur
mon blog, je peux me le permettre : monsieur et madame qui étaient dans
cette voiture, ne touchez plus un volant et allez cordialement vous faire
foutre.
La
seule chose positive dans cette expérience ; c’est qu’après avoir été
bloquée trois heures avec 10 gars de la poste bossant la nuit, je risque à
présent beaucoup moins de me faire agressée dans le train après avoir bossé
l’après-midi. « Monsieur
l’agresseur, veuillez voir ça avec mes 10 poto de la poste, surtout les deux
baraqués ».
-« Bref,
je m’appelle Virginie/Solaena, je n’ai pas passé l’arme à gauche mais ça me
perturbe quand même de l'avoir passé à droite. »
-« Clap,
clap, clap, clap, clap »
Ce-n’était-pas-encore-mon-heure-ment
vôtre,
Solaena
j'ai vu sur ton fb l'incident, tu as vraiment du avoir peur !
RépondreSupprimerc'est vrai que ça aurait pu faire dérailler le train, heureusement rien de tout ça, mais une grosse frayeur quand même.