samedi 3 janvier 2015

[Réflexion] Patience, madame la faucheuse



-« Bonjour, je m’appelle Virginie, euhhhh Solaena, et il s’en est fallu de peu que la grande faucheuse ne m’emporte dans un accident ferroviaire. »
-« Bonjouuuuuuuur Solaena ! »

            Blague à part, j’ai réellement eu chaud au derrière il y a quelques jours. C’était encore l’une de ces belles journées de poisse, celles où l’on aspire qu’à rentrer chez soi s’écrouler dans son lit. Ce jour là, je n’ai pas pu rentrer chez moi : une voiture a eu la bonne idée de tomber dans la voie où mon train arrivait quelques secondes plus tard. Boum, carton.

            Je ne suis pas du genre à paniquer, mais je peux vous dire que lorsque cette foutue bagnole est passée sous mon train ; j’ai agrippé mon siège en attendant qu’une seule chose : voir si mon train allait dérailler ou non. Et ces quelques secondes m’ont semblé bien plus longues que les trois heures pendant lesquelles j’ai attendu que les pompiers nous évacuent.
            Soulagée que le train n’ait pas déraillé, je n’ai pas stressé durant ces trois heures, ni quand nous avons dû marcher le long des voies dans l’obscurité et la neige. Je me suis même estimée chanceuse : l’accident ayant eu lieu non loin de chez mon copain, je n’ai pas du attendre d’être ramenée chez moi. Chose qui aurait pris une à deux heures supplémentaires.

            Ce n’est qu’une fois au chaud et au lit que les choses se sont corsées : quand j’ai réalisé que j’aurais pu passer l’arme à gauche. Si le matériel de train avait été plus vétuste, il est fort probable qu’il aurait déraillé. Au moment où un train de marchandise passait sur la voie à côté. Si déraillement il y avait eu, je ne serais peut-être plus là pour vous rabâcher les oreilles sur mon blog. On a beau savoir qu’un jour la grande faucheuse viendra nous faire un câlin trop serré sous sa cape ; quand on réalise qu’on aurait pu crever dans un accident de train à même pas 30 ans, ça fout un coup.

            Je ne suis ni choquée ni traumatisée, mais force est de constater qu’il me faut me débarrasser de ces quelques secondes où je me suis dit « putain, je n’ai même pas fait de testament ! » (vive la réflexion philosophique avant d’y passer) et de ces scénarios qui me polluent l’esprit. Une vegan qui fini hachée menu sur des rails, la grosse blague.

            Autour de moi, les gens n’ont pas l’air de comprendre qu’il s’agit d’un accident qui aurait pu être grave. C’est peut-être mieux. Mais du coup, je suis un peu enfermée dans ma bulle du « j’imagine le pire même s’il  ne s’est pas produit ».

            Pour ceux qui se posent la question : les passagers de la voiture ont eu le temps d’en sortir avant l’impact avec le train. Si je ne souhaite la mort à personne, je vous avouerais que je m’en tape un peu étant donné que leur voiture est tombée d’un quai suite à leur totale imprudence. Et je leur en veux un peu, BEAUCOUP, d’avoir été assez stupides pour risquer ma vie. Surtout que mourir écrabouillée dans un train aurait pas été folichon. Puisqu’on est sur mon blog, je peux me le permettre : monsieur et madame qui étaient dans cette voiture, ne touchez plus un volant et allez cordialement vous faire foutre.

            La seule chose positive dans cette expérience ; c’est qu’après avoir été bloquée trois heures avec 10 gars de la poste bossant la nuit, je risque à présent beaucoup moins de me faire agressée dans le train après avoir bossé l’après-midi. « Monsieur l’agresseur, veuillez voir ça avec mes 10 poto de la poste, surtout les deux baraqués ».

-« Bref, je m’appelle Virginie/Solaena, je n’ai pas passé l’arme à gauche mais ça me perturbe quand même de l'avoir passé à droite. »

-« Clap, clap, clap, clap, clap »


            Ce-n’était-pas-encore-mon-heure-ment vôtre,

            Solaena

1 commentaire:

  1. j'ai vu sur ton fb l'incident, tu as vraiment du avoir peur !
    c'est vrai que ça aurait pu faire dérailler le train, heureusement rien de tout ça, mais une grosse frayeur quand même.

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