vendredi 20 décembre 2013

[Bouquin] « La femme au miroir » d’Éric-Emmanuel Schmitt






            Cela faisait un moment que je ne m’étais plus dit « Waaaaaaah » après la lecture d’un livre d’Éric-Emmanuel Schmitt. Néanmoins, il reste un auteur que j’affectionne et je suis toujours curieuse de le lire. « La femme au miroir » m’a fichtrement surprise, je l’ai lu en deux jours.

            « La femme au miroir » est en fait l’histoire de trois femmes : Anne, Hanna et Anny. Celles-ci nous emmènent successivement à Bruges au Moyen-âge, à Vienne au temps de Freud et à Hollywood de nos jours. Les trois jeunes femmes vivent toutes une histoire différente mais sous un même fil conducteur : elles ne se sentent pas en accord avec le monde dans lequel elles vivent alors que la société les voient comme des privilégiées. Anne préfère s’émerveiller de la beauté de la nature alors qu’elle est courtisée par le plus beau garçon de Bruges ; Hanna n’est pas épanouie alors que son mari lui offre luxe et mondanité ; Amy est droguée et alcoolique alors qu’elle est une star en vogue à Hollywood.
            Chacune de ces trois femmes souffrent de ne pas trouver leur place dans un monde qu’elles considèrent loin de leur idéal. Blâmées pour ne pas rentrer dans un moule imposé par la société, elles lutteront toutes à leur manière.

            L’histoire qui m’a le plus captivée est celle d’Anne.
D’abord, parce que son histoire se passe à Bruges. Une jolie ville que je pouvais visualiser concrètement puisque j’y suis allée plusieurs fois. Une partie de l’intrigue se passe notamment dans le béguinage que j’ai eu l’occasion de visiter.
Ensuite, parce que je me suis sentie proche d’Anne. Anne est aussi candide que battante. Elle croit en la spiritualité mais refuse qu’on l’oblige à l’appeler Dieu ou à croire en une religion imposée. Elle est entière et n’a pas peur de donner son opinion même si celle-ci est considérée comme blasphématoire/différent de l’opinion publique. Et pour qu’elle m’enchante jusqu’au bout : Anne communique avec la nature, végétal comme animal. Je ne pouvais que me voir en elle.

            Hanna fera plus d’efforts pour tenter de se conformer au moule de son époque : « Une vie réussie= un beau et riche mari, de beaux mouflets, le tout inséré dans une vie de grand chic, grand genre ». Mais chassez le naturel, il revient au galop. Suivre sa voie nous emmènera à l’époque freudienne, celle de l’essor de la psychanalyse et des théories sur l’inconscient. J’ai beaucoup aimé l’esprit d’Hanna, son ton un brin sarcastique ainsi que le fait que son histoire soit contée sous la forme d’une correspondance écrite entre elle et une amie.

            Quant à Anny, au début de ma lecture elle m’agaçait. Elle se montre pathétique ; un vrai cliché de ces stars hollywoodiennes qui tentent de noyer  leurs soucis dans l’alcool et la drogue. Plus je la lisais, plus j’avais hâte de retrouver Anne et Hanna. Mais petit à petit, Anny essaie de se reprendre et de lutter contre la puissance hollywoodienne.Elle a fini par appâter ma curiosité.

            Ce qui m’a plu dans leurs histoires, c’est qu’elles s’assument telles qu’elles sont malgré les « qu’en dira-t-on », qu’elles n’estiment pas avoir besoin d’un homme pour s’épanouir et qu’elles luttent contre la connerie humaine avec pour seules armes leur intelligence et force de caractère.
            J’ai apprécié la façon avec laquelle Éric-Emmanuel Schmitt relie les trois histoires. Tout comme Hanna et Anny, j’ai été transportée par l’histoire d’Anne. J’ai même espéré qu’elle ait vraiment existé, et ait été déçue que ce ne soit pas le cas. Mais quelque part, elle vit en moi : à chaque animal écouté et protégé, il y a un petit quelque chose d’Anne qui s’exprime.

            Je vous recommande ce livre et espère qu’il vous captivera autant que moi.


            Solaena

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