lundi 19 août 2013

[Bouquin] "Au chat et à la souris" de James Patterson


Ma précédente lecture de Patterson, "Jack et Jill", m'avait un tantinet déçue à certains égards ( voir article ). Cela ne m'avait néanmoins pas coupé l'envie de découvrir la suite des aventures du docteur Alex Cross. J'ai donc poursuivi ma lecture avec le quatrième livre de Patterson: "Au chat et à la souris". Dans ce dernier, le personnage de Gary Soneji est de retour! Dans "Le masque de l'araignée", Cross traque Sonjei et finit par le mettre derrière les barreaux. Et pendant que Cross a ensuite couru aux fesses de Casanova et Don Juan ("Et ainsi tombent les filles"), puis de "Jack et Jill"; Soneji pourrit en prison et choppe le sida. Alors quand il s'évade, c'est avec l'intention de déchaîner l'enfer. Moi qui avais apprécié la psychologie du personnage de Soneji, j'étais donc curieuse de lire "Au chat et à la souris".

Le début du roman est prometteur: Soneji n'a plus rien à perdre et fout bien le bordel. Alex Cross craint de ne pas le choper une seconde fois, et il a raison car ce bougre de Soneji est aussi  futé que mauvais. Seulement vlà ti pas qu'à la moitié du livre, l'histoire de Soneji s'interrompt! Je ne vais pas détailler pour ne pas spoiler, mais j'ai été extrêmement déçue de la manière avec laquelle Patterson a décidé d'en terminer avec la traque de Soneji. Le grand Soneji se fait avoir comme un bleu: oh frustration!

Et parce qu'Alex Crosse ne chôme jamais et qu'il avait encore plus de 200 pages à combler, Cross se retrouve à la poursuite d'un autre grand méchant: Mister Smith. J'avoue que l'on ne perd pas au change en matière de psychologie du personnage: Mister Smith est encore plus dégueulasse et complexe. Il dépiaute et autopsie ses victimes vivantes, diantre que c'est charmant. Et vu qu'il a un palmarès de victimes plutôt inquiétant, on fait appel à la star des profilers qu'est Alec Cross.

Honnêtement, la psychologie de Mister Smith m'a captivée et la découverte de son identité m'a laissée sur le c*l (chose qui m'arrive plutôt rarement). Du coup, j'en veux d'autant plus à Patterson d'avoir bâclé l'histoire de Mister Smith! La fin de Soneji et le périple de M. Smith aurait dû faire l'objet de deux romans distincts ou d'un roman plus étoffé. Tout comme Patterson aurait pu réserver le tueur de Sojourner Truth à un autre livre que celui traitant déjà de Jack et Jill; il aurait pu faire honneur à ses machiavéliques Soneji et M. Smith en leur accordant plus de place à chacun. Avant d'accueillir Smith, il fallait d'abord tirer la révérence à Gary Soneji de manière magistrale. À se demander quel était l'intérêt de faire évader Soneji si c'était pour l'éclipser de manière aussi... bête. Et tout ça pour introduire le personnage de Smith sans le développer suffisament, quel gâchis. Au final, ni le lecteur ni Alex Cross ne saura réellement ce qui se passait dans la tête de Smith... et c'est frustrant!

Légère autre déception: la traduction française du roman manque de précision quand on lit: "Je traçai un I. Ce I signifiait-il quelque chose? C'était un début comme un autre. s'agissait-il du pronom personnel pour "je"? "*  Si le lecteur n'a pas des notions d'anglais, il risque de ne rien comprendre à ce passage. ("I" étant effectivement le pronom personnel pour "Je" en anglais, mais ça tous les lecteurs ne le savent pas forcément). Vous me direz, c'est un détail et Patterson n'y peut rien, et vous aurez raison. Mais je ne pouvais m'empêcher de tiquer là dessus malgré tout :D

Vais-je pour autant interrompre ma lecture des romans de James Patterson? Non. En tout cas, pas à ce stade ci. Le personnage d'Alex Cross m'intrigue et j'ai envie d'en savoir plus. Ayant étudié la criminologie sans trouver d'emploi dans ce domaine, peut-être vis-je une vie de profiler (la profession que je rêverais d' exercer) à travers celle d'Alex Cross.Cross me ressemble sur certains points: la volonté de tout comprendre, prendre les démons en chasse pour oublier les siens, se donner à donc dans une cause à laquelle on croit jusqu'à s'en rendre malade... 
Dans le fond, Alex Cross pourrait être illustré par cette citation: "Quand la tentation d'occire chez l'un s'oppose à l’obsession de durer chez l'autre, le conflit est rarement évitable."** Alex Cross n'a pas fini de chasser les êtres mauvais. Et moi non plus. Rendez-vous bientôt dans "Le jeu du furet".

Solaena

* Voir page 417, l. 33-36, Pocket, février 2005.
**Citation issue du livre "On ne meurt pas d'une overdose de rêve" de Grégoire Lacroix; Max Milo Éditions, juin 2013.

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