jeudi 13 juin 2013

[Bouquin] "Rituel" de Mo Hayder

Ce qui est formidable avec Emy, c'est qu'elle est très expressive :D



Aaaaaaaah les thrillers avec serial killers bien crades à la clé… Une chose est sûre, je n’ai pas étudié la criminologie pour rien ! Mais le problème, quand on a suivi une formation en crimino, c’est qu’on a vite fait d’être saoulé par les erreurs perpétrées dans les « thrillers à sérial killer » en littérature comme au cinéma. 

« Rituel » est le premier bouquin écrit par Mo Hayder que j’ai lu, et je ne sais même plus comment il a atterri dans ma bibliothèque.  Après avoir lu « L’éducation d’une fée » de Van Cauwelaert, un livre plutôt gentillet à mon sens, il me fallait un livre bien crade. Hé oui, les criminologues sont aussi timbrés que les criminels dans le fond ; mais ils ont choisi d’utiliser cette attirance pour le macabre pour mieux comprendre le crime et le combattre, plutôt que de la laisser les mener vers la case prison. Ingénieux n’est-ce pas ?

Le pitch du livre : deux mains tranchées sont retrouvées dans un port. Ces deux mimines orphelines vont amener deux personnages à se rencontrer : Jack Caffery et Flea Marley, deux flics tout deux un peu délurés du bocal.

Jack Caffery est le flic classique des romans thrillers à sérial killer : paumé, éreinté par la vie, prêt à péter ma gueule aux méchants depuis la mort de son frère. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les personnages de flic à la poursuite de serial killers ont souvent perdu un proche. Choper du tueur en série devient alors leur seule raison de vivre. Bien que peu original, le personnage de Caffery m’a plutôt plue. Après tout, comme dit plus haut, les meilleurs criminologues n’ont pas toutes leurs frites dans le même sachet (expression belge que j’affectionne beaucoup, destinée à décrire quelqu’un qui n’est pas tout seul dans sa tête). Et donc pour parvenir à stopper le tueur au centre de « Rituel », il fallait un flic en ayant dans le froc.

Aux côtés de Jack Caffery, il y a un autre personnage policier : Flea Marley. Spécialisée en plongée pour retrouver les macab’s ayant piqué un petit plongeon, Flea s’acharne au travail pour noyer ses démons. Et devinez ce qui la taraude ? La mort accidentelle de ses parents. Quand je vous le dis qu’ils sont tous devenus cinglés après avoir perdu un proche !
Pourtant bien conçue niveau psychologique, le personnage de Fléa m’a moins accrochée que celui de Jack. Peut-être son côté un peu pleurnichard à répéter toutes les cinq pages « Miss you mum and dad ». Y a un moment où ça devient gonflant et ça rappelle les épisodes où Yoga du manga « Les chevaliers du zodiaque » allait faire une brasse pour revoir Mamounette qui a péri au fond de l’eau. (Mais si, souvenez-vous, Yoga le seul homme à verser des larmes visibles dans l’eau, dont la mère repose dans l’eau sans jamais pourrir.  Faut dire qu’un cadavre saponifié c’est moche et ça pue, pas très présentable pour un dessin animé même si on y fait que s’y castagner. Enfin bref, cette parenthèse devient longue).
Revenons-en à nos mouchoirs : Flea est un peu trop geignarde à mon goût ; tous les passages où il est question de la mort de ses parents m’ont paru un tantinet long.

Le personnage qui m’a le plus intéressée, c’est celui de Mossy, l’une des victimes Tout au long de la lecture du livre, on découvre le fil de l’enquête et en parallèle ce qui arrive à la victime pour laquelle on enquête. C’est ce qui m’a poussée à dévorer le livre assez rapidement. Bien que pathétique camé à la dérive, Mossy devient vite attachant. On suit l’enquête en appréhendant ce qui va lui arriver, en espérant qu’il sera trouvé à temps. Pour moi c’est le plus important dans un livre de ce genre : être pris dans l’enquête, découvrir son déroulement avec surprise. À ce niveau là, je pense que « Rituel » réussit le pari.

Parlant du thème des rituels africains, le livre regorge d’informations à ce sujet et donne envie d’aller plus loin. Vous savez ce que c’est qu’un « tokoloshe » vous ?  La personnification de la sympathie de Freddy Krueger, avec souvent une zigounette géante. C’est sûr, avec "Rituel" je vais aller me coucher  moins bête.
Niveau crado, « Rituel » est plutôt raisonnable. Le grand méchant ne fait pas dans le spectaculaire. Il n’y a qu’un passage un peu gore : celui où Caffery converse avec un ex taulard condamné pour meurtre. En gros, ce dernier a pris son temps pour couper les extrémités d’un guss auquel il en veut beaucoup, en prenant soin de le garder en vie histoire que le mec sente bien sa douleur. Ce passage est assez bien détaillé : tout lecteur masculin qui le lira se tiendra en main ses extrémités les plus chères (celles nécessaires à un tokoloshe en bonne et due forme) tant on se croirait assister à la séance de torture.
Bref « Rituel » n’est pas THE roman du genre mais est néanmoins plaisant à lire (si ce n’est les jérémiades de Flea). Les amateurs d’hémoglobine et tortures bien glauques seront peut-être un peu déçus. Moi j’y ai trouvé un bon dosage, la psychologie de la victime m’intéressait plus que ce qu’elle subissait. Je n’ai pas relevé d’erreurs du point de vue criminologique, ni d’incohérence dans la psychologie des personnages (un truc qui a vite fait de m’énerver d’ailleurs ^^). Le concept du rituel africain est bien utilisé et titille la curiosité. Si vous aimez ce genre de littérature, je vous invite à alors à lire « Rituel ». Je lirai probablement un autre roman de Mo Hayder (mais si Flea continue ses pleurnicheries, je lui mets une baffe dans sa gu***e).
           
 Rituellement vôtre, Solaena

P.S. : avouez que vous n’avez pas attendu de finir l’article pour taper « Tokoloshe » dans google :D

samedi 1 juin 2013

[Réflexion] L'humanité n'est peut-être pas totalement foutue.


Y a des jours où, perdue au milieu d'autres humains, je me dis que je n'y suis pas à ma place.
L'humain pille la planète. Pour de l'argent. Mais le jour où la planète se débarrassera de l'humain, celui-ci n'aura plus que ses dollars pour sécher ses larmes. Avant de crever.

L'humain inflige d'atroces souffrances aux animaux. Pour les manger, les porter, se divertir. Au nom de la nutrition, de la mode ou du loisir, nous justifions la souffrance et notre propre perdition. Et vu que je ne veux plus participer à cela, je suis considérée par mes semblables comme une personne bizarre, rebelle, voire extrémiste.

Hier, j'ai vu cette vidéo: https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fRNNzMZgrzs
Une vidéo qui fait chaud au coeur, deux minutes 30 de bonheur. Ce petit garçon m'a ramenée plus de 20 ans en arrière. Maman avait cuisiné du lapin. J'en ai fait un scandale. Je ne comprenais pas que le lapin se mange. Maman avait beau me dire "Mais si, le lapin cela se mange", je répondais à coups de "Non, tu peux pas manger de lapin!". Ce fut la dernière fois que ma mère a cuisiné du lapin.

Merci à ce petit garçon pour sa belle leçon, pleine de maturité. Merci à sa maman pour son respect, pour ne pas nous servir les éternels "Y a des enfants qui n'ont pas à manger sur la terre", "Tu dois manger de la viande pour ta santé", "Les animaux se mangent bien entre eux" et autres idioties stéréotypées.
Et merci à ma maman, pour ne pas m'avoir obligée à manger du lapin il y a 20 ans.

Y a des jours où j'ai envie que la planète explose pour se débarrasser de l'humain. Aujourd'hui j'ai envie de croire qu'il y a des tas d'enfants, comme ce petit bonhomme, qui vont relever le niveau de l'humanité. Non, l'humanité n'est peut-être pas totalement foutue.