Il y a des réalisateurs que
j’affectionne particulièrement. Tim Burton d’abord, pour son macabre poétique.
Puis, il y a Quentin Tarantino, complètement barré. Enfin, il y a Alfred
Hitchcock. Hitch. Et ayant vu le biopic qui vient de sortir, j’avais envie de
parler de lui.
J’ai un lien particulier avec Hitch.
Un lien personnel, presque intime. Je l’ai découvert assez tard, alors que
j’avais l’âme en miettes. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais à ce
moment là, la seule chose qui me réconfortait à l’intérieur c’était Hitch.
Hitch et ses films qui parlent d’amour qui font mal. Hitch et son âme torturée,
mise en abîme à travers sa caméra.
Il
y a d’abord eu « Vertigo », lequel raconte la descente aux enfers
d’un homme faisant de la femme qu’il aime une véritable obsession. Ce chef d’œuvre m’a aidée à me sentir moins
seule et moins stupide.
Puis
il y a eu « Birds ». Ou comment Hitchcock fait d’une nouvelle, un
film de génie. Croyez moi, vous ne verrez plus jamais pigeons et mouettes de la
même façon. « Birds », ou quand un élément quotidien de la vie
devient assassin. Un peu comme quand ton copain devient tout à coup ton ex et
te coupe le cœur en mille au passage.
Ensuite,
« Marnie ». Malheureusement peu connu dans sa filmographie alors que
la psychologie de Marnie est très intéressante. Marnie, qui a un gros problème
avec les hommes de part son enfance. Marnie…
Vint
alors la déception avec « Torn Curtain ». Pour moi ce n’est pas du
Hitch. Ce film est ennuyeux et loin de ce qu’il peut faire. Mais cela ne m’a
pas empêché de continuer à visionner ses
films.
Cela
m’amena à regarder « Frenzy ». Très peu connu, et pourtant bien
ficelé. « « Frenzy » parle d’un serial killer, et ayant étudié
la criminologie j’avoue apprécier une intrigue bien menée sur le sujet. « Frenzy »
réussit le pari, avec la petite touche d’humour propre à Hitch.
Et
bien sûr, il y a « Psychose ». Le film pour lequel Hitch a dû se
battre. Le film pour lequel certains auraient voulu l’incendier alors qu’il est
probablement LE film le plus connu d’Hitch. Le biopic porte sur le tournage de
celui-ci.
Mais
alors, me direz-vous, qu’en aie-je pensé de ce biopic ? Hé bien, beaucoup
de bien. Il y a une partie de moi qui pense bien connaître Hitch, et ce que
j’en ai vu dans ce biopic rejoint l’idée que je m’en suis fait après visionnage
de ses films et des bonus liés à ceux-ci. Hitch est un génie malheureux.
Constamment en remise en question de lui-même, en proie à ses obsessions pour
le crime et les jolies blondes. Un gros bonhomme tantôt adulé, tantôt censuré.
Un homme comme vous et moi, avec ses problèmes de couple et ses névroses.
L’intérêt du biopic c’est d’en
apprendre plus sur la relation entre Hitch et sa femme. Alma Reville est une
dame dont on a très peu parlé. Mais en fait elle a été autant un soutien qu’une
influence pour son mari. Scénariste et assistante réalisateur, Alma n’a rien à
envier à Hitchcock, celui-ci lui doit beaucoup de son succès. De son mauvais
caractère à son obsession pour les belles blondes, Alma supporte beaucoup par
amour pour Hitch.
Anthony Hopkins campe un Hitch
convaincant. La transformation physique est assez réussie. La façon de parler
propre à Hitch est très travaillée. Mais la prestation d’Hopkins n’est pas la
seule à souligner : Helen Mirren fait une remarquable prestation et m’a
donné envie de fouiller dans sa filmographie. Quant à Scarlet Johanson, bien
que je ne l’apprécie pas trop, je dois avouer qu’elle s’en tire pas mal.
« Hitchcock » n’est pas un
film qui retourne. Ce biopic parle de la vie banale d’un homme célèbre. Un
homme qui se crève au boulot, qui a des soucis conjugaux, qui devrait
surveiller sa santé et qui se bat pour faire naître un projet dans lequel il
croit dur comme fer.
En visionnant « Hitchcok »
j’ai eu l’impression de rencontrer enfin ce monsieur qui m’a aidée à aller
mieux. J’ai terminé son visionnage avec la gorgée nouée. C’est à mon sens, la
réussite de ce film. J’ai oublié qu’il s’agissait d’Anthony Hopkins ayant bossé
sur un rôle ; j’ai eu le sentiment d’être face à mon bienfaiteur, avec
l’envie de le défendre, de le soutenir dans son projet complètement dingue
qu’était « Psychose ». Alors si vous vous intéressez à Hitchcock, je
vous conseillerais ce film.
Solaena
"Les femmes font les meilleurs psychanalystes jusqu'à ce que qu'elles tombent amoureuses. Elles font alors les meilleurs patients." Alfred Hitchcock.