Il m’est impossible d’être objective
quant à Burton. J’affectionne son art, sa bizarrerie, ses blessures. Pourtant
je reconnais détester le personnage de Pee-Wee et avoir été déçue par
« Dark Shadows ». Mais le goût amer laissé par ce dernier s’est
évaporé lors de mon visonnage de « Frankenweenie ».
L’histoire : Victor est un
enfant replié sur lui-même. Passionné de cinéma, il passe son temps libre entre
réalisations de courts-métrages et son chien Sparky. Sparky est le seul ami de
Victor. Et puisque la vie [selon Burton] est cruelle, Sparky vient à mourir.
Mais la spécificité de Burton, c’est de trouver du beau dans le macabre :
Victor a un tel amour pour son chien qu’il parvient à le ramener à la vie. Dans
cette victoire, Victor trouve le début de ses ennuis, la réussite amenant
jalousie et convoitise.
Dans ce film animé, il y a beaucoup
de Burton, de sa propre histoire. Victor, c’est Burton quand il était
gosse : amateur de films d’horreur, d’un naturel réservé, considéré comme
étrange. La ville de Victor est celle de Burton enfant, celle que l’on retrouve
déjà dans « Edward scissorhands ». Aaaaah "Edward scissorhands", mon Burton
favori ! « Frankenweenie » me rappelle l’histoire
d’Edward : parvenir à ramener un être vivant à partir de ce qui n’était
pas/plus, un être incompris et rejeté car différent. Sparky donne des petits
chocs électriques à Persephone quand il lui renifle le bout du museau ; Edward
risque d’égratigner le doux visage de Kim chaque fois qu’il l’approche du bout
de ses ciseaux.
Nombreux sont les clins d’œil, dans
« Frankenweenie », aux films d’horreur ayant bercé l’enfance de
Burton : Frankenstein, Godzilla, King Kong, The Gremlins, Dracula. Le
personnage du professeur de science me semble quant à lui prendre les traits de
Vincent Price, lui qui avait joué le rôle du créateur d’Edward aux mains
d’argent.
« Frankenweenie » m’a
touchée, car il est avant tout une ode à l’amour. L’amour d’un petit garçon
pour son chien ; un amour tellement fort que combiné à la puissance de la
foudre, il est capable de ramener un mort à la vie.
« Frankenweenie » m’a
ramenée 15 ans en arrière, quand j’aurai tout donné pour ramener mon Mabrouck à
la vie. « Frankenweenie » m’a ramenée au-dessus de la table
vétérinaire, il y a 3 ans, sur laquelle ma Pepsi venait de rendre son dernier
souffle. J’avais beau savoir que Pepsi n’était plus de notre monde, je suis
restée accrochée à cette foutue table jusqu’à ce que ma mère me fasse sortir du
cabinet de la véto. « Frankenweenie » me ramène à mon âme d’enfant
qui ne veut pas perdre ces boules de poils auxquelles je tiens tant.
Oui, Burton n’a pas fait que des
bons films, mais je suis intimement convaincue que Burton ne fait un bon film
que quand il fait du pur Burton. Pas quand il fait une adaptation à la
« Dark Shadows », un remake du style « Planet of the apes »
(que je ne me suis toujours pas décidée à visionner) ou quand il répond à une
commande Disney. Un bon Burton, c’est un film où Burton y met son âme, celle
d’un enfant à l’imagination aussi débordante qu’étrange.
C’est ainsi que pour moi, ces
meilleurs films sont ses 3 animations, Edward Scissorhands et Beetlejuice. J’ai
néanmoins apprécié « Charlie and the chocolate factory » et
« Sweeney Todd », le premier ayant le décalé et le second le glauque
burtonien, mais ils leur manquent la magie burtonienne. Celle qui rend le
macabre féérique, drôle, attachant.
Si vous avez
aimé « The nightmare before xmas » et « Corpse Bride »,
vous ne devriez pas être déçus par « Frankenweenie ». Celui-ci vous
rappellera les films d’horreur vous ayant jadis fait frémir (aaaah les
gremlins, ce qu’ils étaient moches !), vous fera rire (je suis fan de
weird girl et surtout de son chat Mister Whiskers, et vous serrera le cœur. Car
qu’il soit humain ou animal, nous avons tous un Sparky dans le cœur. Mabrouck,
Pepsi, vos petites truffes resteront à jamais gravées dans le mien.
Solaena.
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