mercredi 14 novembre 2012

[FILM] « Frankenweenie », Tim Burton





Il m’est impossible d’être objective quant à Burton. J’affectionne son art, sa bizarrerie, ses blessures. Pourtant je reconnais détester le personnage de Pee-Wee et avoir été déçue par « Dark Shadows ». Mais le goût amer laissé par ce dernier s’est évaporé lors de mon visonnage de « Frankenweenie ».

L’histoire : Victor est un enfant replié sur lui-même. Passionné de cinéma, il passe son temps libre entre réalisations de courts-métrages et son chien Sparky. Sparky est le seul ami de Victor. Et puisque la vie [selon Burton] est cruelle, Sparky vient à mourir. Mais la spécificité de Burton, c’est de trouver du beau dans le macabre : Victor a un tel amour pour son chien qu’il parvient à le ramener à la vie. Dans cette victoire, Victor trouve le début de ses ennuis, la réussite amenant jalousie et convoitise.

Dans ce film animé, il y a beaucoup de Burton, de sa propre histoire. Victor, c’est Burton quand il était gosse : amateur de films d’horreur, d’un naturel réservé, considéré comme étrange. La ville de Victor est celle de Burton enfant, celle que l’on retrouve déjà dans « Edward scissorhands ». Aaaaah  "Edward scissorhands", mon Burton favori ! « Frankenweenie » me rappelle l’histoire d’Edward : parvenir à ramener un être vivant à partir de ce qui n’était pas/plus, un être incompris et rejeté car différent. Sparky donne des petits chocs électriques à Persephone quand il lui renifle le bout du museau ; Edward risque d’égratigner le doux visage de Kim chaque fois qu’il l’approche du bout de ses ciseaux.
Nombreux sont les clins d’œil, dans « Frankenweenie », aux films d’horreur ayant bercé l’enfance de Burton : Frankenstein, Godzilla, King Kong, The Gremlins, Dracula. Le personnage du professeur de science me semble quant à lui prendre les traits de Vincent Price, lui qui avait joué le rôle du créateur d’Edward aux mains d’argent.


« Frankenweenie » m’a touchée, car il est avant tout une ode à l’amour. L’amour d’un petit garçon pour son chien ; un amour tellement fort que combiné à la puissance de la foudre, il est capable de ramener un mort à la vie.
« Frankenweenie » m’a ramenée 15 ans en arrière, quand j’aurai tout donné pour ramener mon Mabrouck à la vie. « Frankenweenie » m’a ramenée au-dessus de la table vétérinaire, il y a 3 ans, sur laquelle ma Pepsi venait de rendre son dernier souffle. J’avais beau savoir que Pepsi n’était plus de notre monde, je suis restée accrochée à cette foutue table jusqu’à ce que ma mère me fasse sortir du cabinet de la véto. « Frankenweenie » me ramène à mon âme d’enfant qui ne veut pas perdre ces boules de poils auxquelles je tiens tant.

Oui, Burton n’a pas fait que des bons films, mais je suis intimement convaincue que Burton ne fait un bon film que quand il fait du pur Burton. Pas quand il fait une adaptation à la « Dark Shadows », un remake du style « Planet of the apes » (que je ne me suis toujours pas décidée à visionner) ou quand il répond à une commande Disney. Un bon Burton, c’est un film où Burton y met son âme, celle d’un enfant à l’imagination aussi débordante qu’étrange.
C’est ainsi que pour moi, ces meilleurs films sont ses 3 animations, Edward Scissorhands et Beetlejuice. J’ai néanmoins apprécié « Charlie and the chocolate factory » et « Sweeney Todd », le premier ayant le décalé et le second le glauque burtonien, mais ils leur manquent la magie burtonienne. Celle qui rend le macabre féérique, drôle, attachant.


Si vous avez aimé « The nightmare before xmas » et « Corpse Bride », vous ne devriez pas être déçus par « Frankenweenie ». Celui-ci vous rappellera les films d’horreur vous ayant jadis fait frémir (aaaah les gremlins, ce qu’ils étaient moches !), vous fera rire (je suis fan de weird girl et surtout de son chat Mister Whiskers, et vous serrera le cœur. Car qu’il soit humain ou animal, nous avons tous un Sparky dans le cœur. Mabrouck, Pepsi, vos petites truffes resteront à jamais gravées dans le mien.



Solaena.

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