samedi 13 octobre 2012

[Film] "Dead man talking" de Patrick Ridremont.





« Dead man talking ». Ou la p*tain de claque cinématographique que je me suis prise mercredi dernier.
Appréciant les acteurs principaux, le film me tentait déjà à la base. D’autant plus que je trouvais le pitch intéressant : un condamné à mort ne s’arrête pas de parler afin de sauver sa peau. Sherazade version prison désaffectée.

Il y a longtemps qu’un film ne m’avait pas prise aux tripes. « Dead man talking» m’a touché l’âme. Et à vrai dire, je crois que c’est la première fois que cela m’arrive. Là où « Vertigo » m’a touché le cœur, où « Red Shoes » l’a fait danser, où « Edward Scissorhands » a mis la pagaille dans mes émotions, où « The birds » m’a fait frissonner aux battements d’ailes d’oiseaux vengeurs ; « Dead man talking »  m’a complètement retournée.

J’ai aimé les thèmes abordés et la manière avec lesquels ils sont critiqués : la politique, la téléréalité et la peine de mort. La politique est montrée sous son côté ridicule : Stieg Brodeck est un homme stupide, gouverneur gouverné par ses deux assistants qui rattrapent ses bourdes. La téléréalité tient une place importante dans le film, tout comme elle tient une place important auprès du petit écran de nos jours. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la découverte du film.

Quant au thème de la peine de mort, c’est un peu le thème central du film, mais peut-être pas le plus développé : au spectateur de se forger son opinion. De ce que William Lamers a commis pour être condamné à mort, on n’en sait pas grand-chose. On apprend surtout son histoire, les éléments de sa vie qui expliquent comment il en est arrivé là. Rien ne sera excusé ni justifié. Et pourtant, vous ressortirez de la vision de ce film avec l’envie de pardonner William Lamers.
Car Patrick Ridremont réussit là un pari difficile : il interprète un criminel qui ne demande pas pardon, qui ne s’apitoie pas sur son sort. ; et pourtant il m’était difficile d’accepter qu’il soit totalement responsable de ses actes. William Lamers ne demande pas pardon, et pourtant on ne demande qu’à le pardonner.

Quant aux autres acteurs, franchement ils sont tous excellents : Virginie Efira prouve qu’elle peut faire autre chose que de la comédie en interprétant une Elisabeth Lacroix glaciale, prête à tout pour parvenir à ses fins. Le rôle du directeur de prison  Karl Raven semble avoir été écrit pour François Berléand, lequel n’a plus à prouver son talent mais le démontre une fois encore. Denis Mpunga, que je ne connaissais pas du tout, interprète un gardien de prison loin de l’image de celle que l’on peut avoir du gardien lambda : humain, drôle et attachant. Jean-Luc Couchard, que l’on ne présente plus depuis « Dikkenek », apporte son sens de la dérision à Stieg Brodeck, homme politique aussi crétin que sûr de lui. Christian Marin joue le rôle d’un prêtre aussi attaché à son métier qu’à sa bouteille d’eau bénite améliorée :D Ce vieux monsieur est juste excellent dans ce rôle, lequel sera malheureusement le dernier de sa vie. Et pour terminer, Pauline Burlet amène une petite touche de fraîcheur et d’innocence au personnage de Sarah, la fille du directeur de prison. Son personnage m’a fait penser à celui de Lydia  (Winona Ryder) dans « Beetlejuice » : une jeune fille en mal être, en recherche d’attention, s’intéressant au macabre pour donner un sens à sa vie. (Par ailleurs, je trouve que cette charmante demoiselle a le même regard que Marion Cotillard…. Et d’ailleurs je me suis rendue compte après le film qu’elle a joué le rôle de Edith Piaf enfant dans « La Môme ! »).

Si je ne suis pas calée en la matière, j’ai trouvé la photographie du film très réussie également. Je ne peux pas développer vu que je n’y connais rien, mais je tenais à le préciser : la photographie est bien choisie et rend très bien à l’écran.
Que dire de plus sans spoiler le film ? Courrez le voir ! Acteurs bien choisis, scénario bien ficelé et original : ce film est un ovni à voir d’urgence. Ami(e)s belges, sachez le : ce petit bijou cinématographique l’est également. Ami(e)s non-belges, sachez le : on n’est pas bon qu’au tennis, en frites et bières, on fait également des p*tains de films :D

Ni spécialiste en cinéma, ni critique pro, ma petite âme de cinéphile vous le dit : « Dead man talking » made my soul crying. Faire mal à en faire du bien ; Williams Lamers je te pardonne même si tu ne me l’as pas demandé.

Alive-writing-bunny-ment vôtre,

             Solaena.


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