« Dead man talking ». Ou la p*tain de claque
cinématographique que je me suis prise mercredi dernier.
Appréciant les acteurs
principaux, le film me tentait déjà à la base. D’autant plus que je trouvais le
pitch intéressant : un condamné à mort ne s’arrête pas de parler afin de
sauver sa peau. Sherazade version prison désaffectée.
Il y a longtemps qu’un film ne
m’avait pas prise aux tripes. « Dead man talking» m’a touché
l’âme. Et à vrai dire, je crois que c’est la première fois que cela
m’arrive. Là où « Vertigo »
m’a touché le cœur, où « Red
Shoes » l’a fait danser, où « Edward
Scissorhands » a mis la pagaille dans mes émotions, où « The birds » m’a fait frissonner
aux battements d’ailes d’oiseaux vengeurs ; « Dead man talking » m’a complètement retournée.
J’ai aimé les thèmes abordés
et la manière avec lesquels ils sont critiqués : la politique, la téléréalité
et la peine de mort. La politique est montrée sous son côté ridicule :
Stieg Brodeck est un homme stupide, gouverneur gouverné par ses deux assistants
qui rattrapent ses bourdes. La téléréalité tient une place importante dans le
film, tout comme elle tient une place important auprès du petit écran de nos
jours. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher la découverte du
film.
Quant au thème de la peine de
mort, c’est un peu le thème central du film, mais peut-être pas le plus
développé : au spectateur de se forger son opinion. De ce que William
Lamers a commis pour être condamné à mort, on n’en sait pas grand-chose. On
apprend surtout son histoire, les éléments de sa vie qui expliquent comment il
en est arrivé là. Rien ne sera excusé ni justifié. Et pourtant, vous
ressortirez de la vision de ce film avec l’envie de pardonner William Lamers.
Car Patrick Ridremont réussit
là un pari difficile : il interprète un criminel qui ne demande pas
pardon, qui ne s’apitoie pas sur son sort. ; et pourtant il m’était
difficile d’accepter qu’il soit totalement responsable de ses actes. William
Lamers ne demande pas pardon, et pourtant on ne demande qu’à le pardonner.
Quant aux autres acteurs,
franchement ils sont tous excellents : Virginie Efira prouve qu’elle peut
faire autre chose que de la comédie en interprétant une Elisabeth Lacroix
glaciale, prête à tout pour parvenir à ses fins. Le rôle du directeur de
prison Karl Raven semble avoir été écrit pour François Berléand, lequel
n’a plus à prouver son talent mais le démontre une fois encore. Denis Mpunga,
que je ne connaissais pas du tout, interprète un gardien de prison loin de
l’image de celle que l’on peut avoir du gardien lambda : humain, drôle et
attachant. Jean-Luc Couchard, que l’on ne présente plus depuis « Dikkenek », apporte son sens
de la dérision à Stieg Brodeck, homme politique aussi crétin que sûr de lui. Christian
Marin joue le rôle d’un prêtre aussi attaché à son métier qu’à sa bouteille
d’eau bénite améliorée :D Ce vieux monsieur est juste excellent dans ce
rôle, lequel sera malheureusement le dernier de sa vie. Et pour terminer,
Pauline Burlet amène une petite touche de fraîcheur et d’innocence au
personnage de Sarah, la fille du directeur de prison. Son personnage m’a fait
penser à celui de Lydia (Winona Ryder) dans « Beetlejuice » : une jeune fille en mal être, en recherche
d’attention, s’intéressant au macabre pour donner un sens à sa vie. (Par
ailleurs, je trouve que cette charmante demoiselle a le même regard que Marion
Cotillard…. Et d’ailleurs je me suis rendue compte après le film qu’elle a joué
le rôle de Edith Piaf enfant dans « La
Môme ! »).
Si je ne suis pas calée en la
matière, j’ai trouvé la photographie du film très réussie également. Je ne peux
pas développer vu que je n’y connais rien, mais je tenais à le préciser :
la photographie est bien choisie et rend très bien à l’écran.
Que dire de plus sans spoiler
le film ? Courrez le voir ! Acteurs bien choisis, scénario bien
ficelé et original : ce film est un ovni à voir d’urgence. Ami(e)s belges,
sachez le : ce petit bijou cinématographique l’est également. Ami(e)s
non-belges, sachez le : on n’est pas bon qu’au tennis, en frites et
bières, on fait également des p*tains de films :D
Ni spécialiste en cinéma, ni
critique pro, ma petite âme de cinéphile vous le dit : « Dead man talking » made my
soul crying. Faire mal à en faire du bien ; Williams Lamers je te pardonne
même si tu ne me l’as pas demandé.
Alive-writing-bunny-ment vôtre,
Solaena.
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